Trois conséquences pour le consommateur
La hausse du prix des biens et services
Dans l’objectif d’embaucher les meilleurs travailleurs qualifiés (et disponibles à envisager une nouvelle possibilité de carrière !), les entreprises n’ont guère d’autre choix que de délier les cordons de leur bourse et d’offrir des conditions de travail plus avantageuses que celles de la concurrence.
Et pour espérer conserver une marge de profit, aussi mince soit-elle parfois, elles doivent augmenter le coût de leurs produits ou de leurs services. Au bout du compte, c’est le consommateur qui se retrouve à piger davantage dans ses poches. Parfois, le prix reste inchangé, mais le format du produit s’en trouve réduit, d’où l’expression « réduflation ».
« Il faut s’attendre à une hausse des prix pour plusieurs biens, même si c’est une situation que les entreprises veulent éviter coûte que coûte. Pour les secteurs à faible marge de profit comme celui de l’alimentation, il n’y a pas d’autre solution que de refiler la facture aux consommateurs. Les produits qui exigent beaucoup de transformation, et pour lesquels la composante de main-d’œuvre est la plus importante, seront principalement concernés », explique Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.
Un service à la clientèle moins efficace
Que vous contactiez le service à la clientèle d’une entreprise ou d’un organisme gouvernemental, un délai de réponse plus long est à prévoir. Le manque de travailleurs entraîne un goulot d’étranglement dans le processus. Par exemple, l’attente téléphonique s’en trouve allongée. Le temps requis avant de recevoir une réponse par courriel est également plus important.
L’afflux de nouveaux travailleurs moins expérimentés dans certains magasins spécialisés n’est pas nécessairement le gage d’une meilleure expérience d’achat non plus. Ces nouveaux employés ont une courbe d’apprentissage à suivre : l’empathie et la patience sont de mise.
« Les travailleurs, qu’ils soient en épicerie, au dépanneur ou dans un commerce, sont les premières personnes malmenées par la pénurie de main-d’œuvre. Ils doivent faire appliquer les consignes sanitaires et encaisser les commentaires négatifs de la clientèle », remarque-t-il.
Des difficultés à obtenir l’article désiré
La recherche d’un produit en particulier s’apparente parfois à une véritable quête. La farine, le papier hygiénique, les produits désinfectants et le bois traité, à titre d’exemple, ont tous fini par manquer depuis le début de la pandémie. On assiste à un déséquilibre évident dans le phénomène de l’offre et de la demande.
Un moins grand nombre d’employés disponibles pour travailler sur la chaîne de production entraîne une diminution de l’offre, c’est-à-dire du nombre de biens fabriqués. À l’inverse, la demande pour certains produits de la part du consommateur monte en flèche…
« On constate un engouement énorme pour l’équipement récréatif, comme les vélos et le matériel de camping, à titre d’exemple. Avant même que la saison estivale ne commence, il est probable que les magasins n’en détiendront presque plus. Finalement, les véhicules neufs sont parfois difficiles à dénicher à cause d’une pénurie mondiale de composantes électroniques qui ne se résorbe pas », explique Karl Blackburn.